Le
mode d'emploi détaille la procédure répétée
chaque dimanche ou fête et permet de saisir l'esprit de "Liturgie de
la Parole avec les enfants" afin de vous permettre de l'adapter selon les
circonstances et cas particuliers.
La liturgie
de la Parole de Dieu des dimanches est très riche et abondante en textes
de la Bible lus, ou chantés comme les psaumes. L'effort proposé
est d'en sélectionner un parmi les quatre soit de l'Ancien Testament, soit
du Nouveau Testament ; ce texte permettant de retenir une idée dominante,
soutenue par une image forte. Une idée n'est pas forcément une
notion religieuse formalisée intellectuellement (exemple : la miséricorde)
mais peut-être aussi un élan sensible de la liturgie, par exemple
l'élan d'un psaume qui exprime la joie du croyant (" Bénis
le Seigneur, Ô mon âme… Tu es si grand, tu as pour manteau la
lumière ",psaume 103, veillée pascale) . Dans le temps
bref d'une liturgie d'enfants (1/2 heure) on choisit ainsi de ne pas mettre en
valeur plusieurs textes de la Parole de Dieu, mais un seul, même si parfois
un deuxième peut-être lu. La présentation du texte, ou
le commentaire, est si possible dialoguée avec les enfants. Tout en évitant
trop d'explications, car la liturgie de la Parole n'est pas un cours de catéchisme.
Mieux vaut un animateur qui reste sur sa faim d'explications à donner,
qu'un présentateur qui a tout dit, en oubliant seulement que les enfants
ont d'autres lieux pour apprendre et comprendre : le catéchisme, la famille,
l'école, la rue, les copains. La liturgie est une célébration
faite de messages et proclamations, avec des sentiments exprimés, des silences
et des actions, pour la rencontre du Dieu vivant. A côté du titre
de chaque dimanche sont données les références des lectures
(en caractères gras pour celle qui est choisie). Les textes des lectures
sont extraits de la traduction officielle pour la liturgie.
Pour
les animateurs qui se relayent sans savoir précisément ce qui s'est
fait les dimanches précédents, choisir un sujet donne de diversifier
au maximum toutes les facettes du message biblique que la liturgie offre. Ayant
alors un mot ou une expression, comme appui et guide, l'animateur, surtout s'il
a préparé hâtivement, peut conduire le déroulement
de la liturgie avec, à chaque fois, son caractère propre et original.
Les enfants se lassent vite des mêmes idées répétées
sans cesse. Choisir un sujet, différent à chaque liturgie évite
cet écueil.
Tandis
que le sujet choisi est à usage de l'animateur, la phrase affichée
au regard de tous fixe et fait mémoriser le message dominant de la Parole
de Dieu dont le sujet choisi est bien entendu extrait. Si possible la phrase
est une citation exacte d'une lecture du jour. Mais parfois, pour plus de clarté,
on en modifie légèrement l'énoncé ou on la paraphrase.
La phrase est nécessairement courte, écrite
en grand caractère, sur un beau papier, avec un feutre
large, ou mieux (et moins cher à la longue) au pinceau,
à main levée, avec de la gouache indélébile
(délayée pour mieux glisser). Un tracé
préalable au crayon, pour bien calculer les espaces,
donne un résultat plus soigné, plus artistique.
La Parole de Dieu le mérite.
C'est
l'insistance du jour, qui permet au fur et à mesure des dimanches de souligner,
de mettre en valeur les différents moments, gestes et symboles de la liturgie.
Le point d'ancrage a un but pédagogique. Ne pas tout commenter à
la fois et laisser vivre la liturgie par les enfants, avec ses trésors
cachés à découvrir peu à peu, est fondamental.
Si l'on insiste beaucoup dans ce manuel sur le fait que
la liturgie des enfants n'est pas une séance de catéchisme,
cependant, par ce point d'ancrage, l'occasion est saisie
avec sobriété d'une catéchèse
d'initiation à l'ensemble de l'eucharistie, articulée
à l'année liturgique.
Une ancre qui accroche bien, sur un site précis à
découvrir, avant de la lever et d'aller explorer plus loin. Dans la
suite des dimanches, l'ordre des points d'ancrage est aléatoire. Il ne
suit pas le fil chronologique de la messe. Les circonstances, et plus souvent
une référence dans les lectures du jour, induisent le choix du point
retenu.
Ce terme
recouvre tous les meneurs possible d'une liturgie d'enfants. Toutefois il y a
nécessairement un meneur principal qui veille au déroulement, à
tenir l'horaire, à faire participer tous les enfants. Ici , l'animateur
désigne donc ce meneur principal. Quand on parle des animateurs, il s'agit
des adultes, des parents, des jeunes associés à la préparation
ou sur place à l'improviste pour intervenir et aider les enfants dans l'action
liturgique. L'animateur est le prêtre, le diacre, la personne laïque,
adulte ou jeune, homme ou femme, qui prend en charge la liturgie et la préside.
Il s'agit d'un véritable ministère liturgique comme l'affirme le
concile Vatican II (constitution sur la Sainte Liturgie, sc. 29). L'animateur
peut se trouver, à cause de l'actualité scolaire, sociale, ecclésiale,
face à des situations particulières qui bousculent ce qui était
prévu dans le déroulement. Aussi prend-il, en ce cas, la liberté
de modifier, voire supprimer un élément de la liturgie afin de ne
pas passer à côté d'un événement important pour
les enfants. Ceci dans l'esprit, toujours, de Vatican II (SC. 11) " d'être
attentifs à ce que, dans l'action liturgique, non seulement on observe
les lois d'une célébration valide et licite, mais aussi à
ce que les fidèles participent à celle-ci de façon consciente,
active, et fructueuse ".
Les
responsables de la liturgie des enfants ont à cœur de solliciter des
adultes, des jeunes, et de les faire participer à l'animation, pas seulement
dans ses mises en œuvre pratiques, mais bien dans tous ses aspects. Dans
l'esprit de cette participation - et il est nécessaire de le rappeler souvent
- l'ensemble des animateurs vivent la liturgie avec les enfants. Dans " l'action
" proposée où ils sont appelés pour aider, ils apportent
aussi leur contribution. Exemple : au dimanche du baptême du Seigneur les
adultes aussi participent à la procession et font le signe de croix. Lorsqu'on
s'adresse, avec simplicité, aux enfants, lorsque le mystère de la
foi est célébré avec des actions et des signes spontanés
et naturels, les adultes en tirent pour eux-mêmes le plus grand profit.
Ce
paragraphe résume à chaque fois ce qui est détaillé
avant, et permet à l'animateur qui a eu peu de temps pour préparer,
de suivre pas à pas et d'un coup d'œil les moments principaux de la
liturgie proposée. Il nécessite des compléments et adaptations.
Pour
qu'une liturgie des enfants, en 1ère partie de messe,
soit possible et vivante, et tenant compte des déplacements
du groupe, le temps dont on dispose est court. Des paroisses
envoient les enfants après la prière concluant
l'ouverture de la messe à l'église. C'est
alors, au sens strict, leur liturgie de la Parole. La durée
est réduite (environ ¼ d'heure). D'autres
convoquent les enfants dès le début de la
messe, dans un autre lieu à proximité. Ils
rejoignent l'assemblée des adultes pour l'offertoire.
C'est ce dernier choix qui est fait dans ce manuel. Le temps
dont on dispose est d'environ ½ heure. La liturgie
est plus complète et variée.
Pour ne pas bousculer le déroulement, ni couper malencontreusement
les moments forts, le temps qui passe vite est à surveiller de près,
si l'on ne veut pas se faire attendre à l'église, ni entrer précipitamment.
L'articulation du retour des enfants dans l'assemblée doit tenir compte
des variations de durée d'une homélie, d'un chant, ou ajout particulier.
Les éventuelles minutes d'attente pour entrer au moment favorable sont
mises à profit pour donner quelques avis aux enfants, les sensibiliser
à un évènement de la communauté qu'ils rejoignent
ou leur donner des intentions de prière, en lien avec la prière
universelle.
L'accueil des enfants, lors de leur déplacement,
et dans tous les cas de figure, est souligné d'un
mot du célébrant qui peut évoquer le
thème de la liturgie des enfants, pourvu qu'il en
soit informé.
Les
textes de l'Église emploient souvent le mot " action " à
propos de la liturgie qui " implique une participation consciente, active
et fructueuse de tous " (Catéchisme de l'Eglise Catholique, 1071.)
Le mot " action " est donc préféré dans le déroulement
à celui d'activité qui ferait penser davantage au côté
catéchisme avec ses moments plus manuels d'expression.
L'action proposée suppose une préparation
matérielle qui ne peut être improvisée
sur place. Il est conseillé de demander à
des mains habiles de confectionner dans les jours précédents
ce qui est nécessaire, y compris les éléments
du décor, et la phrase affichée. Occasion
de solliciter des parents pour des tâches ponctuelles,
en les intéressant à la liturgie de la Parole.
L'animateur ne peut tout faire seul.
Si l' on tient compte, pour une meilleure écoute
de la Parole de Dieu du fait que les enfants aiment s'exprimer
et bouger, c'est aussi par le jeu qu'ils peuvent accueillir
le message. L'aspect ludique de la liturgie n'est pas à
négliger. Au contraire, faire deviner, avoir des
partenaires dans une équipe, provoque l'émulation,
la joie du rire, et peut concourir ainsi à une célébration
nourrissante spirituellement, comme l'est la messe. L'usage
liturgique du jeu est alors dirigé vers cette fin
: la sanctification de l'homme et la louange de Dieu (cf.
Vatican II, SC. 61).
Un
échange sacré
Un
dialogue entre Dieu et l'homme ; l'expérience montre que les enfants perçoivent
bien ce caractère propre de la liturgie. Ainsi, par exemple, la question
de discipline, parfois épineuse au catéchisme, ne se pose pas, ou
très peu, au cours d'une liturgie de la Parole - ce qu'on observe lorsque
le lieu est le même pour le catéchisme et la liturgie. Certains expliquent
que les enfants sont plus reposés le dimanche matin qu'au fil de la semaine,
ce qui est juste. Mais notre conviction est claire : les enfants sentent d'instinct
la différence entre une séance de catéchisme et la célébration
d'une liturgie, pour peu que les animateurs eux-mêmes ne fassent pas la
confusion. La liturgie des enfants, du dimanche et des fêtes, n'est pas
du catéchisme en prière. Le salut d'introduction du rite d'ouverture
de la messe (3 formules possibles) donne bien le ton de cet échange sacré,
sur le mode de bénédiction qui vient de Dieu. On ne l'omettra jamais
au début de la liturgie des enfants. Le catéchisme de l'Église
atholique précise en effet que " bénir est une action divine
qui donne la vie et dont le Père est la source "(Catéchisme
Catholique 1078.) Ce qui est la finalité de la liturgie.
La
rencontre de préparation
En
dehors de la préparation matérielle dont il a été
question ci-dessus (cf. "l'action" ) et dans la mesure où les
personnes se relayent pour animer la liturgie des enfants, il est très
utile de préparer ensemble les 3 ou 4 dimanches ou fêtes à
venir. La rencontre permet de se répartir les fonctions, animateur
principal, autres animateurs ; d'adapter et préciser le schéma en
fonction des circonstances - notamment le choix des chants - de prévoir
les aides nécessaires (pour la préparation matérielle) et
la coordination avec la messe paroissiale et le célébrant principal.
De plus un court partage sur la " lecture choisie " de l'un ou l'autre
dimanche à venir recentre le travail commun sur l'essentiel : la parole
de Dieu.
Le
temps des vacances
Si
les circonstances le permettent - enfants présents et animateurs disponibles
- il y a tout intérêt à maintenir la liturgie des enfants,
occasion d'y inviter les amis de passage, ou des voisins curieux. Toutefois
un nombre trop restreint d'enfants ne permet pas de célébrer en
communauté ; mieux vaut alors rejoindre, dès le début, la
messe paroissiale. D'autant que dans les périodes de vacances scolaires
les animateurs se retrouvent moins nombreux. Un schéma plus sommaire
est proposé pour chaque dimanche des périodes de vacances. Il est
centré sur le texte choisi de la Parole de Dieu. Puisque les enfants en
vacances se dépensent davantage et sont très actifs, l'aspect dialogue
autour du texte peut prendre plus de place et "l'action" proprement
dite être réduite.