Le message d'aujourd'hui surprend, bien qu'il soit connu
: Dieu est doux et humble de coeur (évangile). Il
y a une contradiction entre l'image rémanente de
la grandeur d'un roi, de la gloire d'un règne (psaume)
et la vision d'un roi humble monté sur un petit âne
(1ère lecture).
De plus cette révélation biblique qui nécessite
une difficile conversion des sages et des savants, ce pourquoi
elle leur reste cachée, est par contre accessible
aux tout petits. Les enfants y sont sensibles, surtout lorsqu'ils
éprouvent leur infériorité en âge,
ou leur faiblesse vis à vis des plus grands et des
plus doués.
D'emblée un signe peut donc être proposé
dans cette célébration de la Parole : place
aux plus petits, dans l'accueil, dans la parole qui leur
est adressée, dans les gestes proposés, éventuellement
aussi dans les services à assurer comme la procession
des offrandes.
Jésus
est doux et humble de cur
Il le dit de lui-même, et nous le reconnaissons comme
notre Dieu, notre Roi et Seigneur.
La phrase affichée : " Venez à moi, devenez
mes disciples, car je suis doux et humble de cur "
(Mt11).
la disponibilité
Quelle est l'attitude des fidèles rassemblés
pouvant le mieux traduire la douceur et l'humilité
de coeur auxquelles le Christ Jésus les invite ?
Est-ce se frapper la poitrine à la prière
pénitentielle ? Baisser le regard et s'incliner à
la Consécration ? Ajouter une génuflexion
avant de communier ?
A la messe, acte essentiellement communautaire, se distinguer
individuellement dans ce domaine est mal venu et ostentatoire.
Vouloir montrer son humilité est un contre témoignage.
C'est pourquoi à la question initiale (quelle est
l'attitude des fidèles traduisant au mieux douceur
et humilité de coeur ?) la réponse donnée
ici est : être ensemble attentif et disponible, sans
se distinguer. C'est une attitude de fond qui n'est pas
liée à un moment particulier quoiqu'elle puisse
s'appliquer très concrètement quand un déplacement
est proposé, un service demandé, ou lorsqu'un
incident vient perturber la célébration. Douceur
et humilité d'une assemblée qui apprend de
son Seigneur à se laisser déranger par les
pauvres (et par les enfants
), à réagir
sans colère, voire à refuser un service inopportun
ou déplacé.
L'animateur s'efforce de faire comprendre aux enfants cette
exigence évangélique de douceur et d'humilité
de coeur, à partir des événements précis
qui peuvent se produire dans l'assemblée.
l'évangile selon saint Matthieu, chap.11, 25-30.
Il est nécessaire d'expliquer, en introduction, un
mot difficile : le joug (cf. Prenez mon joug). Si possible
visuellement (dessin ou photo ancienne d'attelage d'animaux
de traits). L'analogie utilisée par Jésus
sera ainsi plus parlante.
Les
deux premières béatitudes ont été
reproduites chacune sur une banderole. " Heureux les
pauvres de coeur : Le Royaume est à eux ! Heureux
les doux : Ils obtiendront la terre promise ! " (Mt
5).
Les enfants les décorent, les colorent à leur
goût. L'animateur veille à répartir
les lettres et les espaces si les enfants sont nombreux.
Ces banderoles sont apportées dans l'église
et déployées bien en vue par le groupe qui
rejoint l'assemblée des adultes pour l'Eucharistie.
. Accueil
attentif des plus petits.
. Chant : " Au plus haut du ciel " C221.
. Rite d'ouverture.
. Chant de l'Alléluia encadrant la lecture par un
enfant (un des plus petits qui sait lire) de la phrase affichée
: " Venez à moi, devenez mes disciples, car
je suis doux et humble de coeur. "
. Lecture de l'évangile. Mt 11, 25-30.
. Commentaire sur la façon d'être ensemble
doux et humble de coeur en célébrant (Cf.
le point d'ancrage).
. La phrase à afficher : " Venez à moi,
devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur.
"
. Deux banderoles, avec les deux premières Béatitudes
: " Heureux les pauvres de coeur : le Royaume est à
eux ! " / " Heureux les doux : ils obtiendront
la terre promise!"
de sa marche à
vers le désert, le peue d'Isrl, à bout de
courage, récrimina contre Dieu et contre Moïse:
"Pourquoi nous avoir fait monted'Égypte ? Etait-ce
pour nous faire mourir
dans le d
Évangile
de Jésus-Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus
prit la parole : " Père, Seigneur du ciel et
de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché
aux sages et aux savants, tu l'as révélé
aux tout-petits. Oui, Père, tu l'as voulu ainsi dans
ta bienveillance. Tout m'a été remis par mon
Père ; personne ne connaît le Fils sinon le
Père, et personne ne connaît le Père
sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler.
Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du
fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur
vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et
humble de cur, et vous trouverez le repos pour votre
âme. Oui, mon joug est facile à porter, et
mon fardeau, léger. "
"Copyright
AELF - Tous droits réservés"
Parole
en plus
Comment
comprendre cette opposition si fréquente dans les
textes bibliques dont on peut relever plusieurs exemples
frappants dans les lectures de ce dimanche ?
Ce roi victorieux monté sur un âne qui annonce
selon Zacharie la venue du messie (1ère lecture).
Le psaume 144 qui présente le Seigneur de tendresse
et de pitié, plein d'amour pour toutes ses uvres,
alors que la terre est le lieu de combats acharnés,
ne serait-ce que dans la nature où une rivalité
implacable entre les espèces donne cet équilibre
et ce charme fragile du monde végétale et
animale. Ou encore "Le Seigneur redresse les accablés
",
ce qu'on a du mal à constater dans tant de situations
désespérées.
Quant à Jésus il affirme que son joug est
facile à porter, et son fardeau léger, alors
qu'il entraîne ses disciples sur son chemin de croix.
Ces oppositions choquantes sont-elles seulement à
situer dans une culture du paradoxe, héritée
de la langue hébraïque ? Il faut stimuler l'espérance
du petit peuple hébreux, un petit reste souvent exilé
et malmené. Certes, lorsque on se considère
comme moins que rien, on a plaisir, ou du moins ça
réconforte, d'entendre que les savants finalement
ne savent rien et que les petits ont tout compris du mystère
de Dieu, par révélation.
Nos vies ne sont-elles pas marquées aussi par des
paradoxes étonnants, par exemple : c'est en donnant
que l'on reçoit, comme chacun a pu le constater un
jour ou l'autre. Les faux dieux des richesses et du pouvoir
ne procurent pas le bonheur. La Fontaine ne disait pas mieux
dans sa fable Le savetier et le financier.
En bref, au-delà du procédé littéraire
du paradoxe qui attire l'attention et la curiosité,
la Parole de Dieu provoque et invite à un retournement
: choisir l'Esprit du Christ, son humilité de fils
de Dieu, son abaissement devant les autres, comme le dit
la prière d'ouverture de la messe de ce jour. Choisir
son fardeau, son joug, source de joie. Etre en phase avec
ce Seigneur de tendresse et de pitié, lent à
la colère , plein d'amour, doux et humble de cur.
Le temps après la Pentecôte, avec l'été,
les vacances, la détente, est favorable à
ce retournement où le cur de l'homme s'ouvre
à l'Esprit Saint.
Gémo
p
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