Avec l'évangile des pèlerins d'Emmaüs
(Luc 24), la joie de reconnaître le Christ ressuscité
présent aux côtés de ses disciples,
hier et aujourd'hui, s'exprime dans la liturgie.
Comme pour tous les dimanches du temps pascal, l'animateur
s'applique à susciter cette joie sans artifice ;
par la qualité de l'accueil, des chants, par une
attention personnelle à chaque enfant. Le bonheur
d'être là, ensemble, frères de Jésus,
enfants de Dieu, réunis en son nom, est vécu
et ressenti si possible dans la célébration,
comme les disciples d'Emmaüs ont ressenti leur "
cur brûlant " tandis que Jésus leur
parlait sur la route (v. 32).
reconnaître
Jésus à nos côtés
Lorsqu'on est ensemble, en Église, en prière,
à l'écoute de la Parole de Dieu ; le reconnaître
tout proche dans notre vie quotidienne ; le reconnaître
dans l'Eucharistie, dans le pain de vie qu'il donne aux
fidèles à la communion.
La phrase affichée est celle des apôtres et
de leurs compagnons qui confirment aux deux disciples d'Emmaüs
de retour à Jérusalem : " C'est vrai
! Le Seigneur est ressuscité " (v.34).
la table de l'Eucharistie
La table de l'Eucharistie rassemble les chrétiens
pour célébrer le repas du Seigneur.
Jésus s'est attablé avec 2 disciples à
Emmaüs. C'est là, par le pain rompu et partagé,
qu'ils l'ont reconnu après qu'il leur eut expliqué
sur la route tout ce qui le concernait dans l'Ecriture.
Une table, belle, accueillante, nappée et fleurie,
image de celles de nos églises, avec un cierge allumé,
et une Bible posée dessus, est au centre du rassemblement
pour la liturgie de la Parole de ce jour.
l'évangile
selon saint Luc, chap.24, 13-35.
Le récit est fait à plusieurs voix, sachant
qu'il est nécessaire de répéter avant
dans le cas où des enfants y sont associés.
Un récitant, les deux disciples, Jésus, le
groupe des Onze et leurs compagnons. Ces lecteurs se placent
près de la table ; sans mimer, pour garder au récit
toute sa force de paroles.
Un jeu est proposé qui consiste à dévoiler
une ou plusieurs séquences de la vie de Jésus.
Au début on ne voit rien (cf. l'aveuglement des deux
disciples) puis à la fin les yeux s'ouvrent, on reconnaît
Jésus. En reliant entre eux des points numérotés
sur une feuille, la séquence présentée
apparaît. Ainsi par exemple la nativité, le
baptême de Jésus, une guérison, la transfiguration,
la tempête apaisée, la rencontre de Zachée,
la Cène, la crucifixion, les disciples d'Emmaüs
avec Jésus sur la route. En disposant des reproductions
de tableaux ou de dessins de la vie de Jésus, avec
du papier calque, la préparation de ce jeu est possible,
mais relativement longue. Les enfants, s'ils sont nombreux,
se regroupent autour d'une des feuilles préparées.
Chacun à son tour relie d'un trait deux points numérotés,
consécutifs. Chaque groupe présente en final
la séquence reconnue.
. Accueil,
rite d'ouverture, chant.
. Lecture de l'évangile de Luc 24, 13-35 ; à
plusieurs voix.
. Action. Jeu proposé : de l'aveuglement à
la clarté (reconnaissance de séquences de
la vie de Jésus).
. Final. Présentation des séquences. Chant
: " Nous avons vu les pas de notre Dieu " K 38.
. La phrase à afficher : " C'est vrai ! Le Seigneur
est ressuscité ! "
. Prévoir une table, avec une nappe, pour se rassembler
autour.
. Prévoir le jeu de l'action
de sa marche à
vers le désert, le peue d'Isrl, à bout de
courage, récrimina contre Dieu et contre Moïse:
"Pourquoi nous avoir fait monter d'Égypte ?
Etait-ce pour nous faire mourir
dans le désert,
o
Évangile
de Jésus christ selon
saint Luc
(Le
récitant) Le même jour (c'est-à-dire
le premier jour de la semaine), deux disciples faisaient
route vers un village appelé Emmaüs, à
deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient
entre eux de tout ce qui s'était passé.
Or, tandis qu'ils s'entretenaient et s'interrogeaient, Jésus
lui-même s'approcha, et il marchait avec eux. Mais
leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
Jésus leur dit :
(Jésus) " De quoi discutiez-vous, en
marchant ?"
(le récitant) Alors, ils s'arrêtèrent,
tout tristes. L'un des deux, nommé Cléophas,
lui répondit
(disciples) " Tu es bien le seul étranger
résidant à Jérusalem, qui ignore les
événements de ces jours-ci. "
(le récitant) Il leur dit :
(" Quels événements ?"
(le récitant) Ils lui répondirent :
(disciples) " Ce qui est arrivé à
Jésus de Nazareth : cet homme était un prophète
puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant
tout le peuple : comment les grands prêtres et nos
chefs l'ont livré, ils l'ont fait condamner à
mort et ils l'ont crucifié. Nous, nous espérions
que c'était lui qui allait délivrer Israël
! Mais avec tout cela, voici déjà le troisième
jour qui passe depuis que c'est arrivé. A vrai dire,
des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur.
Quand, dès l'aurore, elles sont allées au
tombeau, elles n'ont pas trouvé son corps ; elles
sont venues nous dire qu'elles avaient même eu une
vision : des anges, qui disaient qu'il est vivant. Quelques-uns
de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont
trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit
; mais lui, ils ne l'ont pas vu. "
(le récitant) Il leur dit alors :
(Jésus) " Esprits sans intelligence ! Comme
votre cur est lent à croire tout ce que les
prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ
souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ?"
(le récitant) Et, partant de Moïse et
de tous les prophètes, il leur interpréta,
dans toute l'Écriture, ce qui le concernait. Quand
ils approchèrent du village où ils se rendaient,
Jésus fit semblant d'aller plus loin. Mais ils s'efforcèrent
de le retenir :
(disciples) " Reste avec nous, car le soir approche
et déjà le jour baisse. "
(le récitant) Il entra donc pour rester avec
eux.
Quand il fut à table avec eux, ayant prit le pain,
il prononça la bénédiction, et l'ayant
rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent, et
ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards.
Ils se dirent l'un à l'autre :
(disciples) " Notre cur n'était-il
pas brûlant en nous, tandis qu'il nous parlait sur
la route, et qu'il nous ouvrait les Écritures ?"
(le récitant) A l'instant même, ils
se levèrent et retournèrent à Jérusalem.
Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres
et leurs compagnons, qui leur dirent :
(le groupe des onze Apôtres et leurs compagnons)
" C'est vrai ! Le Seigneur est réellement ressuscité
: il est apparu à Simon-Pierre. "
(le récitant) A leur tour, ils racontaient
ce qui s'était passé sur la route, et comment
le Seigneur s'était fait reconnaître par eux
à la fraction du pain.
"Copyright
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Parole
en plus
On
peut donc côtoyer Dieu sans s'en rendre compte, sans
s'en apercevoir, sans y faire attention, comme il arrive
malheureusement avec des proches. On se côtoie et
on s'ignore.
N'est-ce pas ce qu'on pourrait conclure du récit
de la rencontre des disciples d'Emmaüs ? Il était
là et ils ne le reconnurent que très tard
quand il eut disparu
Le ressuscité était là, Dieu à
leurs côtés, leur expliquant plein de choses,
et ils étaient aveuglés. Peut-être par
trop de soucis qui fait qu'ils ne voient pas l'essentiel.
Aveuglés par leur ignorance.
C'est vrai, Dieu se cache, par nécessité.
Heureusement qu'il se cache, sinon il prendrait toute la
place. La vie, libre et responsable, serait impossible.
Les anciens de la Bible le savaient bien, eux qui craignaient
de voir Dieu de peur de mourir. Tout en avouant cette demande
un peu naïve, comme le psalmiste : "Montre-nous
ton visage, Seigneur !"
Les disciples d'Emmaüs devaient faire leur chemin,
avant de le reconnaître. Brûler d'impatience
et de questions qui le concernaient. Alors seulement, à
un signe de reconnaissance, la bénédiction
à table et le pain partagé, ils comprennent
qu'il est là, avec eux. Mais il disparaît.
Jésus le ressuscité leur laisse la place et
la responsabilité de la bonne nouvelle à aller
dire. Dieu, en somme, nous laisse la place.
En complément des autres récits d'apparition
dont nous disposons dans les évangiles, où
Jésus se montre en clair (Regardez mes mains et mes
pieds, c'est bien moi !), celui-ci, d'Emmaüs, est très
important et contradictoire, car là Jésus
ressuscité se montre, mais caché. C'est très
proche de notre expérience de croyant, un peu bornés
et ignorants : il nous faut un long chemin, consentir à
notre aveuglement, et enfin quelques petits signes de reconnaissance,
pour savoir qu'il est là à nos côtés,
mais qu'il nous laisse la place. Dieu ne nous encombre pas
de sa présence. Il nous laisse la place, place libre
mais pas vide ! Ils ont tort ceux qui voudraient nous le
faire apparaître à tous les coins de rue, de
rassemblements, ou à chaque détour de nos
vies, ce qui serait un peu encombrant.
Dieu n'est pas mort, il s'est retiré comme au 7ème
jour de la Genèse, il nous laisse seulement la place
pour vivre libre. On peut le côtoyer sans s'en rendre
compte, sans s'en apercevoir ou y faire attention. Il est
là cependant, présent, comme Jésus
à Emmaüs. Ce qui est notre joie.
Gémo
l
me
p
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