Un sentiment de joie, mais aussi de peine entoure cette fête de l'Ascension
du Seigneur, 40 jours après Pâques. Joie partagée de Jésus
ressuscité qui retourne auprès de son Père. Joie des disciples
mêlée de tristesse, car ils ne verront plus Jésus. Ils se
sentent un peu perdus sans lui. Il est possible de faire ressentir aux enfants
cette tension entre joie et tristesse. Ils ont l'expérience de l'absence
de quelqu'un qu'ils aiment, leurs parents par exemple, et de l'attente de leur
retour. C'est la condition du croyant plongé dans ce monde en gestation,
dans le travail et la souffrance mêlée de joie, avec le cur
et le regard attirés par les Cieux nouveaux et la Terre nouvelle. Chaque
Eucharistie annonce le retour du Seigneur. La fête de l'Ascension est
un signal fort de réalisme et d'espérance. Dans la joie toute fraîche
et récente des disciples aux lendemains de Pâques (" Il est
ressuscité ! Nous avons vu le Seigneur ") désormais, le relais
pour l'annonce de la Bonne Nouvelle leur est confié.
la
confiance Celle que Jésus fait à ses disciples afin
qu'ils livrent son message de paix et de réconciliation avec Dieu. Confiance
qui fait grandir celui qui la reçoit, comme peuvent le constater les enfants
qui reçoivent une responsabilité nouvelle, à la maison, à
l'école.
La phrase affichée : " Je suis avec vous tous
les jours jusqu'à la fin des temps, " parole
de Jésus à ses disciples (Mt 28, 20), suscite
la confiance.
Dieu caché Dieu reste caché à nos yeux. Sa
présence est mystérieuse dans la liturgie, où a lieu un échange
sacré entre lui et les fidèles. Désirer le voir, comme les
apôtres qui fixent le ciel où Jésus s'en allait, entretient
l'espérance, mais le plus souvent on ne voit que les traces de sa présence,
traces de ses pas que certains vitraux représentent à son ascension
: alors que Jésus s'élève, la trace de ses pieds reste marquée
au sol. Nul n'a jamais vu Dieu (Jn 1, 18). Mais dans la liturgie, des symboles
nous parlent de lui. Nous ne l'entendons pas, mais des textes nous transmettent
l'écho de sa voix. Sa présence est découverte, dans l'accueil
fraternel et le respect de tous au sein de l'assemblée des chrétiens.
Commencement
du livre des Actes des Apôtres, chap.1, 1-11.
Avant de disparaître à leurs yeux, Jésus
annonce aux apôtres la force du Saint-Esprit qu'ils
vont recevoir pour être ses témoins jusqu'aux
extrémités de la terre.
Chaque
enfant exprime, d'abord en petits groupes, la confiance qu'on lui fait dans sa
vie quotidienne. Qui lui fait confiance ? Et dans quelle situation (à raconter,
s'il le veut bien) ? En précisant même ce qu'il ressent en l'absence
de la personne qui lui fait confiance. Joie ? Fierté ? Tentation de tromper
? Etc. L'échange se conclut, tous ensemble, par une prière. Celle
de l'ouverture de la messe de l'Ascension convient parfaitement.
.
Accueil et rite d'ouverture. Insistance sur la présence cachée de
Dieu dans le rassemblement du dimanche. . Présentation de la fête
de l'Ascension ; confiance faite par Jésus aux disciples : " Allez
donc, de toutes les nations faites des disciples " (évangile).
. Lecture de la phrase affichée par un enfant : "
Je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin
du monde. "
. Lecture des Actes
des Apôtres, chap. 1, 1-11. . Action. En petits groupes, échange
sur la confiance faite à chacun. Ensemble : prière d'ouverture de
la messe de l'Ascension. . Chant de l'Ascension. Il risque de ne pas être
bien connu ; aussi peut-on prévoir d'écouter un enregistrement et
de reprendre ensemble le refrain. " Le Seigneur est monté au ciel
" J 35, ou " Le Christ est monté près de Dieu " J1.
.
La phrase à afficher : " Je suis avec vous tous les jours jusqu'à
la fin des temps. "
. Prévoir un enregistrement de chants.
de sa marche à
vers le désert, le peue d'Isrl, à bout de
courage, récrimina contre Dieu entre Moïse:
"Pourquoi nous avoir fait monter d'Égypte ?
Etait-ce pour nous faire mourir
dans le désert,
o
Lecture
du livre des Actes des Apôtres
Cher Théophile, dans mon premier
livre j'ai parlé de tout ce que Jésus a fait
et enseigné depuis le moment où il commença,
jusqu'au jour où il fut enlevé au ciel après
avoir, par l'Esprit Saint, donné ses instructions
aux Apôtres qu'il avait choisis. C'est à eux
qu'il s'était présenté vivant après
sa Passion ; il leur en a donné bien des preuves,
puisque, pendant quarante jours, il leur est apparu, et
leur a parlé du royaume de Dieu.
Au cours d'un repas qu'il prenait avec eux, il leur donna
l'ordre de ne pas quitter Jérusalem mais d'y attendre
que s'accomplisse la promesse du Père. Il leur déclara
: " Cette promesse, que vous l'avez entendue de ma
bouche : alors que Jean a baptisé avec l'eau, vous,
c'est dans l'Esprit Saint que vous serez baptisés
d'ici peu de jours. " Ainsi réunis, les Apôtres
l'interrogeaient : " Seigneur, est-ce maintenant le
temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël
?" Jésus leur répondit : " Il ne
vous appartient pas de connaître les temps et les
moments que le Père a fixés de sa propre autorité.
Mais vous allez recevoir une force, quand le Saint-Esprit
viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à
Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie,
et jusqu'aux extrémités de la terre. "
Après ces paroles, tandis que les apôtres le
regardaient, il s'éleva et une nuée vint le
soustrair à leurs yeux. Et comme ils fixaient encore
le ciel où Jésus s'en allait, voici que devant
eux, se tenaient deux hommes en vêtements blancs,
qui leur direntx : " Galiléens, pourquoi restez-vous
là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus,
qui a été enlevé au ciel d'auprès
de vous, viendra de la même manière que vous
l'avez vu s'en aller vers le ciel. "
Parole
en plus
Alors
que Jésus se retire physiquement de la vue des apôtres
et disciples, après 40 jours où il leur est
apparu en son corps de ressuscité, il serait intéressant
de souligner un aspect de la résurrection, de grande
valeur pour notre humanité : l'homme Jésus,
humilié dans sa souffrance et sa mort sur la croix,
est rétabli dans tout sa dignité de vivant
au matin de Pâques.
Au lieu de s'attarder à des objections de curiosité
inutile - Comment peut-il se faire qu'un mort ressuscite
?... - qui fait que beaucoup de fidèles ne croient
pas à la résurrection, on examine plutôt
le fait et l'intérêt que l'homme humilié
retrouve sa dignité dans le mystère pascal.
Cela nous concerne tous, tout homme étant un jour
ou l'autre humilié par les épreuves de la
vie, y compris par cet échec irréfragable
de la mort (aucune volonté ne peut s'y opposer),
qu'elle soit naturelle, ou injuste, violente, chacun cherchant
pour soi, et mieux pour les autres, à combattre pour
préserver sa dignité, pour la gagner, la retrouver
si par malheur elle est perdue ou diminuée.
La liste est longue des humiliations humaines. La maladie
est une humiliation. L'handicap physique ou mental est une
humiliation. La vieillesse, dans ses forces perdues, est
une humiliation. Le chômage est une humiliation. Le
divorce, dans la fidélité des amours promis,
est une humiliation. Toutes les formes d'esclavage, d'injustice,
sont une humiliation pour l'homme qui cherche à vivre
dignement.
C'est pourquoi la foi en la résurrection a une si
haute importance. Dans le corps du ressuscité toute
l'humanité blessée, défigurée,
humiliée, retrouve sa dignité, et parvient,
en espérance, comme le dit saint Paul, à la
stature du Christ dans sa plénitude, à l'état
de l'Homme parfait (cf. Ephésiens 4).
Tous les efforts d'aujourd'hui pour respecter la dignité
du prochain, tous les efforts pour éviter l'humiliation
des vaincus et le mépris des adversaires, tous les
efforts pour se respecter soi-même, vont dans le sens
de la résurrection à venir, la résurrection
des morts selon le Credo.
Jésus ne s'est pas présenté, entre
Pâques et son ascension, en vainqueur conquérant.
Il ne s'est montré qu'à ses fidèles
dans des apparitions de ressuscité, sans imposer
sa présence aux autorités civiles et religieuses
qui l'avaient condamné. Il n'y a pas d'arrogance
dans sa victoire de ressuscité. L'histoire n'est
pas pour autant effacée, la marque des clous, de
son flan transpercé, de la couronne d'épines,
de la flagellation, reste visible. Mais sa dignité
de Fils de l'homme est restaurée ; elle indique le
chemin à suivre. Humblement, il a confiance en l'homme,
puisqu'il s'en va ! Son ascension marque aussi sa dignité
de Fils de Dieu, sa 'gloire', jusque là restée
en partie cachée, puisque désormais, selon
la formule, il est assis à la droite du Père.
Gémo
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