4ème Dimanche de Carême

La croix entre ténèbres et lumière

 

2 Chroniques 36, 14-23
Psaume 136
Éphésiens 2, 4-10
Jean 3, 14-21

Avec l'annonce voilée de sa mort et de sa résurrection, dimanche dernier dans l'évangile où Jésus disait : " Détruisez ce Temple et en trois jours je le relèverai, " annonce renouvelée aujourd'hui : " …ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé…" il est temps, dans ce Carême, de mettre en évidence la croix.
Le décor présente une croix, simple et bien éclairée. À proximité, la phrase de saint Jean, affichée en grand, " Dieu a tant aimé le monde " laisse deviner l'essentiel du sens de la croix. C'est par amour que le Christ en a fait un instrument du salut.




préférer la lumière aux ténèbres.
Jésus est la Lumière venue dans le monde. Les hommes, par leurs péchés et leurs œuvres mauvaises, choisissent malheureusement les ténèbres.
Les baptisés ont reçu la grâce d'être illuminés par le Christ ; sur le chemin de Pâques, ils revivent ce don de Dieu que la croix symbolise.



la croix du Christ.
Elle est présente là où la messe a lieu. Signe de contradiction et folie de Dieu, même décorée, fleurie, embellie avec art, elle reste une croix évoquant le supplice et ne laisse pas indifférent celui qui sait que croix veut dire souffrance. Ainsi réagissait un enfant, en préparant le chœur de l'église pour Noël : " Ah, non ! Pas ça ici. "
L'animateur propose aux enfants d'observer toutes les croix de l'église, mais aussi celles que les hommes ont placées en divers lieux : calvaire à la croisée d'un chemin, crucifix dans les maisons, petite croix portée autour du cou, sans oublier le tag des anciens sculpté au linteau des portes, des poutres des granges et autres lieux: petite croix accompagnée des lettres I H S, transcription latine de : Jésus Sauveur des Hommes.



l'évangile selon saint Jean, chap. 3,14-21.
" De même que le serpent de bronze fût élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé. "
L'animateur, s'il le juge nécessaire, raconte aux enfants, en introduction, l'épisode du serpent de bronze élevé par Moïse, auquel saint Jean se réfère (livre des Nombres 21, 4-9).

 


Par petits groupes, les enfants aidés d'un adulte recherchent ce qui est lumière, ce qui est ténèbres, au sens figuré, dans la vie des hommes et dans leur propre vie.
S'il faut un exemple pour commencer, on peut dire : une bonne nouvelle est lumière pour la journée, mais un gros échec plonge dans le noir, dans les ténèbres.
Tout ce qui est dit est noté sur des papiers. Ensuite, les enfants viennent coller les papiers, en faisant le tri, sur un panneau où figurent deux colonnes, l'une avec un visage de lumière (souriant), l'autre avec un visage ténébreux (triste).
Un chant vient conclure la célébration, par exemple : " Changez vos cœurs " G 162.



. Accueil et signe de la croix (mis en valeur, sens rappelé.)
. Introduction dialoguée sous forme de question: " Savez-vous où l'on voit des croix ? "
. Lecture. Évangile de Jean 3, 14-21.
. Action. Recherche et panneau. Lumière et ténèbres.
. Chant : " Changez vos cœurs " G 162, ou un autre.




. La phrase à afficher : " Dieu a tant aimé le monde; "
. Une croix prévue avec un bon éclairage.
. Un panneau en deux colonnes, un visage souriant d'un côté, un visage ténébreux de l'autre.




de sa marche à vers le désert, le pee d'Isrl, à bot deouge, récrimina contre Dieu et contre M

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean




En ce temps là, Jésus disait à Nicodème : " De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, afin qu'en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au jugement, celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et le jugement le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ; mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu'i soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu.

 

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Parole en plus

 

Il n'y a pas de pire épreuve pour le croyant que de sentir abandonné par son Dieu. Le livre des Chroniques, en 1ère lecture, rapporte cette expérience extrême des habitants de Jérusalem, au VIème siècle avant J-Xt, déportés par Nabuchodonosor à Babylone. Les rescapés pleurent le souvenir des temps heureux chez eux. Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion, aux saules des alentours nous avions pendu nos harpes. Ps. 136.
Sans doute aujourd'hui beaucoup d'exilés, de migrants éprouvent ce sentiment douloureux d'abandon, et d'être privé de leur terre natale, loin de ceux qu'ils aiment. Pour les croyants c'est la double peine, d'une part l'éloignement et la privation, d'autre part Celui en qui ils ont mis toute leur foi et leur espérance semble les avoir abandonnés. L'épreuve de la foi, épreuve et privation, est aussi de cet ordre. Le spectre de Nabuchodonosor est toujours actif sous toutes ses formes, esclavage, privation de liberté, mauvais traitements, abandon des proches, pour cause de guerre ou de conflits personnels.
La plainte de Jésus sur la croix se crie encore partout : Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné … ? La compassion des cœurs sensibles est mise à l'épreuve. Le besoin d'être sauvé, d'une intervention extérieure à soi, d'une rédemption, reste urgente.
Curieusement, c'est par un étranger, classé a priori infidèle, que vient le salut, comme le rapporte à nouveau le livre des Chroniques : le roi de Perse, Cyrus, quelques années après, rend au peuple de Dieu sa terre, sa ville Jérusalem, et mieux encore veut lui construire une maison, un temple.
Il ya donc toujours une espérance à entretenir dans les situations jugées désespérées ; une petite flamme fragile qui résiste au vent des tempêtes.
La rédemption s'accomplit dans la durée.
Les 40 ans au désert, les 40 jours de carême marquent cette durée physiquement et spirituellement nécessaire.
De plus le message est à retenir : le salut arrive par l'intervention d'un étranger, le roi Cyrus en l'occurrence du récit du livre des Chroniques. Ce ci n'est pas anodin pour notre époque où l'on cultive trop facilement la peur de l'étranger, avec les problèmes d'immigration et d'échanges planétaires.
Saint Paul qui a beaucoup voyagé tente de nous convaincre : C'est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu.
L'eucharistie nous fait vivre et expérimenter cette rédemption par le Christ, cela ne vient pas de nous, c'est un don de Dieu.

Gémo


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