Le
printemps s'achève (hémisphère nord).
La fin de l'année scolaire approche. Quelques enfants
viennent encore à la liturgie de la Parole. Leur
assiduité montre qu'ils y trouvent une nourriture
pour la foi ou du moins, du bien être à entendre
parler de Dieu, à le rencontrer, dans un cadre où
ils se sentent accueillis.
Le décor privilégie la croix placée
près du lectionnaire.
A
l'ombre de la croix Quoiqu'on fasse, le mystère de la personne
du Christ passe par la croix. Ce rappel de l'évangile dérange, surtout
dans cette période de l'année plutôt festive, avec la perspective
des vacances toutes proches.
Les baptisés qui ont " revêtu le Christ
", comme l'écrit saint Paul aux Galates (2ème
lecture), ne peuvent oublier la croix, là où
Jésus a perdu sa vie pour nous sauver.
De même " Celui qui perd sa vie pour le Christ,
la sauvera, " cette phrase de l'évangile est
affichée.
la
croix représentée La croix est toujours représentée
là où les chrétiens se rassemblent, dans les églises,
et souvent là où ils vivent, crucifix à la maison, calvaire
à la croisée des chemins. Sur soi aussi on porte parfois une petite
croix.
La question est posée aux enfants : Où avez-vous
remarqué des croix ? A l'église, mais aussi
ailleurs.
l'évangile
selon saint Luc (9, 18-24)
Le commentaire porte sur ce que veut dire " Prendre
sa croix et suivre Jésus. "
Le contour d'une croix a été tracé
sur une grande feuille de papier et tous sont invités à la décorer.
Pendant ce temps, le dialogue s'engage sur les croix que les enfants ont remarquées
ici ou là.
. Accueil et signe de la croix.
. Lecture : évangile de Luc (9,18-24) et commentaire.
. Action : décorer une croix.
. Chant : " Notre chemin " G 131. (Seigneur, notre
vie est lumière, à l'ombre de la croix, couplet
4).
. La phrase à afficher : " Celui qui perd sa
vie pour le Christ, la sauvera. "
.
Une croix dessinée, pour être décorée.
a marche
à vers le désert, le peuple d'Israël,
à bout de courage, récrimina contre Dieu et
contre Moïse: "Pourquoi nous avoir fait monter
d'Égypte ? Etait-ce pour nous faire mouriÉvangile
de Jésus Christ selon saint Luc
En
ce jour-là, Jésus était en prière
à l'écart. Comme ses disciples étaient
là, il les interrogea : " Au dire des foules,
qui suis-je ? " Ils répondirent : " Jean
le Baptiste ; mais pour d'autres, Élie ; et pour
d'autres, un prophète d'autrefois qui serait ressuscité.
" Jésus leur demanda : " Et vous, que dites-vous
? Pour vous, qui suis-je ? " Pierre prit la parole
et dit : " Le Christ, le Messie de Dieu. " Mais
Jésus, avec autorité, leur défendit
vivement de le dire à personne, et déclara
: " Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup,
qu'il soit rejeté par les Anciens, les chefs des
prêtres et les scribes, qu'il soit tué, et
que, le troisième jour, il ressuscite. "
Il leur disait à tous : " Celui qui veut marcher
à ma suite, qu'il renonce à lui-même,
qu'il prenne sa croix chaque jour, et qu'il me suive. Car
celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui
perdra sa vie à cause de moi la sauvera. "
n
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Parole
en plus
La personne de
Jésus posera toujours question aux chrétiens.
Sa figure de Christ, d'envoyé de Dieu, qui a reçu
l'onction pour cela, figure de messie, de sauveur est au
centre de la foi. Sans cesse on y revient. La question est
passionnante et ne peut nous laisser tranquille. L'intelligence
de l'esprit et du cur est touchée. L'Eglise
y répond par des formules séculaires qui l'encadrent
heureusement telles que celles du credo, mais la question
resurgit à tout moment à la surface (comme
une balle de ping-pong que l'on tente de maintenir sous
l'eau).
" Pour vous, qui suis-je ?", question de Jésus
à ses disciples à la fois troublés
et séduits par ce maître et ami dérangeant
qui déplace les foules par sa parole et ses gestes
sauveurs.
" Pour vous, qui suis-je ?", question pour aujourd'hui
car elle renvoie comme un miroir à notre propre image
: Qui sommes-nous ? Qu'est-ce que l'homme ? Et ce fils de
l'Homme, qui est-il, parfaite image de Dieu, au point d'avoir
été déclaré Fils de Dieu.
Même les agnostiques, personnes sans foi religieuse
mais pas sans intelligence de l'esprit et du cur,
sont dérangés par cette question " Qui
est Dieu ?" puisqu'ils la rejettent ou la détournent.
Les textes de ce dimanche recentrent la question : "
Ils lèveront les yeux vers celui qu'ils ont transpercé.
", dit le livre de Zacharie, exprimant avant l'heure
la foi des chrétiens ayant conscience d'avoir été
en partie la cause de ses souffrances de crucifié.
Ils lèveront les yeux vers celui qu'ils ont transpercé,
ce que nous faisons à la messe.
Saint Paul, lui, nous entraîne dans une évasion
un peu folle de la raison : puisque par le baptême
on a revêtu le Christ, le messie de Dieu, 'il n'y
a plus ni homme ni femme, ni esclave ni homme libre, ni
juif, ni païen', à quoi on pourrait ajouter
: il n'y a plus ni Français ni étrangers,
" Tous vous ne faites plus qu'un dans le Christ Jésus
! "
En définitive la réponse à la question
de Jésus " Pour vous qui suis-je ?", appartient
à la vie intérieure de chacun, à son
chemin personnel, à son lien d'amitié avec
ce Jésus historique et universel dont parlent les
évangiles. Comme le psalmiste qui répond à
sa manière, en poésie : " Dieu, tu es
mon Dieu, je te cherche dès l'aube, mon âme
a soif de toi
Ton amour vaut mieux que la vie
Toute ma vie je vais lever les mains en invoquant ton nom
"
Comme le jeune adolescent qui fait sa profession de foi,
en juin, dont on ne peut deviner ce qui lui passe par la
tête et par le cur à propos de Jésus.
Comme l'adulte aguerri qui se fait baptiser dans la force
de l'âge. Comme le croyant endurci et fragile que
je suis. Comme mon voisin différent, enthousiaste
et charismatique qui s'empresse d'aller voir le suaire de
Turin ! Chacun mûrit sa réponse personnelle
avec des petits arrangements à mettre à l'épreuve
de la parole de Dieu, des Ecritures.
Jésus le Christ, messie de Dieu, serviteur souffrant
qui fait lever les yeux, est rejoint dans la prière
d'une vie intérieure à soi, et communautaire,
il est le centre vital de la foi des chrétiens.
Il ne manque d'ailleurs pas d'humour, en disant selon les
évangiles : " Celui qui veut marcher à
ma suite,
qu'il me suive ! ", et nous n'oublierons
pas l'incise : "
qu'il renonce à lui-même,
qu'il prenne sa croix chaque jour. "
Gémo
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