Le
décor du 2ème dimanche peut être conservé.
Il convient à la 1ère lecture (Exode) avec
l'épisode du buisson ardent, à l'Horeb, la
montagne de Dieu.
la
conversion
Elle implique de changer de vie, comme les fils d'Israël
auxquels Moïse est envoyé par Dieu, pour les
libérer de leur vie de souffrance en Égypte
(1ère lecture).
Dans ce changement à vivre, Dieu se montre patient
comme le fait comprendre la parabole du figuier (évangile).
La phrase affichée est extraite du psaume (102) :
" Le Seigneur est tendresse
lent à la colère
et plein d'amour ".
"
Je ne suis pas digne "
La phrase du centurion de l'évangile (Mt 8,8), "
Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit,
mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri
", est reprise dans le rite de communion. La conversion,
qui est une guérison du péché, ne se
fait pas à la force du poignet, mais par un acte
de foi en la puissance d'amour de Dieu.
L'animateur, après avoir présenté ce
contexte, fait répéter la phrase dite avant
la communion : " Seigneur, je ne suis pas digne de
te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri
".
le
livre de l'Exode (3,1-10)
Cette 1ère lecture est écourtée jusqu'à
: "
Va, je t'envoie chez Pharaon : tu feras sortir
d'Égypte mon peuple, les fils d'Israël ".
De plus la parabole de l'évangile selon st Luc (le
figuier stérile) est lue sans la 1ère partie.
Des feuilles de figuier (en papier, prédécoupées)
sont distribuées ; chacun inscrit sur sa feuille
ce qu'il a envie de changer en bien, et la décore.
Les feuilles sont ensuite rassemblées dans une corbeille.
De plus, chacun reçoit à manger une figue
sèche, rappelant ce " fruit de conversion "
à produire, dont parle l'évangile.
. Accueil et rite d'ouverture.
. Rappel du décor de montagne (cf. la transfiguration,
2ème dimanche de Carême) et présentation
du cadre, 1ère lecture : l'Horeb, la montagne de
Dieu.
. Lecture écourtée : Exode.
. Action :Inscrire sur une feuille de figuier, ce qu'on
veut changer en bien. Figues sèches à consommer.
. Lecture écourtée : Evangile de Luc . La
parabole du figuier stérile.
. La phrase à afficher : " Le Seigneur est tendresse,
lent à la colère et plein d'amour. "
. Une corbeille pour rassembler les feuilles de figuier.
. Des figues sèches, disposées dans une corbeille,
pour consommer.
cours de
sa marche à vers le désert, le peuple d'Israël,
à bout de courage, récrimina contre Dieu et
contre Moïse: "Pourquoi nous avoir fait monter
d'Égypte ? Etait-ce pour nous faire Livre
de l'Exode
Moïse gardait le troupeau de
son beau-père Jéthro, prêtre de Madiane.
Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint
à l'Horeb, la montagne de Dieu. L'Ange du Seigneur
lui apparut au milieu d'un feu qui sortait d'un buisson.
Moïse regarda : le buisson brûlait sans se consumer.
Moïse se dit alors : " Je vais faire un détour
pour voir cette chose extraordinaire : pourquoi le buisson
ne brûle-t-il pas ?" Le Seigneur vit qu'il avait
fait un détour pour venir regarder, et Dieu l'appela
du milieu du buisson : " Moïse ! Moïse !
Retire tes sandales, car le lieu que foulent tes pieds est
une terre sainte ! Je suis le Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac,
Dieu de Jacob". Moïse se voilà le visage
car il craignait de porter son regard sur Dieu. Le Seigneur
dit à Moïse : " J'ai vu, oui, j'ai vu la
misère de mon peuple qui est en Égypte, et
j'ai entendu ses cris sous les coups des chefs de corvée.
Oui, je connais ses souffrances, je suis descendu pour le
délivrer de la main des Égyptiens et le faire
monter vers une terre spacieuse et fertile, vers une terre
ruisselant de lait et de miel, vers le pays de Canaan. Et
maintenant, va ! Je t'envoie chez Pharaon : tu feras sortir
d'Égypte mon peuple, les fils d'Israël "
[
]
Évangile de Jésus Christ
selon saint Luc
[...]
Jésus disait encore cette
parabole: " Un homme avait un figuier planté
dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier,
et n'en trouva pas. Il dit alors à son vigneron :
Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur
ce figuier, et je n'en trouve pas. Coupe-le. À quoi
bon le laisser épuiser le sol ? Mais le vigneron
lui répondit : Seigneur, laisse-le encore cette année,
le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier.
Peut-être donnera-t-il du fruit à l'avenir.
Sinon, tu le couperas."
"Copyright
AELF - Tous droits réservés"
Par(ole
en plus
La
pédagogie de la menace et de la sanction sévère
est assez courante dans la bible. Dans les textes d'aujourd'hui,
saint Paul dans sa lettre et Jésus dans l'évangile
de Luc en usent largement. En se référant
à l'histoire ancienne Paul prend l'exemple des Hébreux
au désert où beaucoup ont péri pour
avoir récriminer contre Dieu et désirer le
mal. Les Corinthiens n'échapperont pas à cette
sanction s'ils ne changent pas leur mauvaise conduite.
De même Jésus, en se référant
à l'histoire contemporaine, le massacre des galiléens
par Pilate, et la tour de Siloë qui s'écroule
sur les visiteurs, menace son auditoire : "Si vous
ne vous convertissez pas, vous périrez tous comme
eux."
Pédagogie de la menace de sanction, comme on peut
dire à un écolier : situ ne travailles pas,
plus tard tu seras à la rue, tu vivras malheureux.
La pédagogie de la menace c'est la douche froide
qui oblige à réagir. Exactement comme aujourd'hui,
on est averti de la menace du réchauffement climatique
de notre planète si on ne change pas nos pratiques
excessives de consommation.
Quoiqu'on pense de cette pédagogie de la menace,
assez universelle et plutôt primitive en ce sens qu'elle
fait appel davantage à la peur qu'à la raison,
on retiendra la sagacité de la conclusion de saint
Paul, valable en tout domaine : " Celui qui se croit
solide, qu'il fasse attention à ne pas tomber ! "
Valable pour le physique comme pour le spirituel. La foi
des croyants est bien sûr concernée dans ce
message à retenir. Celui qui se croit solide, qu'il
fasse attention à ne pas tomber !
A la menace opportune pour temps de carême on préférera,
dans l'évangile qui souffle le froid et le chaud,
la patience et la tendresse de Dieu. Patience du vigneron
pour le figuier improductif, et tendresse de ses soins pour
qu'il porte des fruits. A la manière du psaume qui
dit :
" Le Seigneur pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie,
il réclame ta vie à la tombe,
et te couronne d'amour et de tendresse. "
La pédagogie de la menace-sanction dans la bible
est sans doute un anthropomorphisme flagrant. L'homme se
croit plus fort et plus intelligent en menaçant les
autres ; alors, il prête volontiers à Dieu
cet attribut.
Mais la révélation nous apprend que Dieu est
tout autre, il est le Très-Haut. L'épisode
du 'buisson ardent' qui brûle sans se consumer, dans
le récit de l'Exode, le fait ressentir et deviner.
Dieu se manifeste dans la permanence de son être (le
buisson qui brûle sans se consumer) alors que toute
chose passe dans leur impermanence (un buisson quelconque
qui brûle disparaît en cendres).
Son nom est Je Suis. S'il appelle à un très
grand respect dans la rencontre avec Moïse ("
N'approche pas d'ici ! Retire tes sandales ", on dirait
plutôt aujourd'hui, dans notre culture chrétienne,
retire ton chapeau), on retiendra surtout qu'il est Seigneur
de tendresse et de bienveillance, lent à la colère
et plein d'amour.
Plutôt qu'une menace pour l'homme, Dieu est son salut,
sa liberté, son avenir.
Gémo
2019
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